Du parcours de « La Comédie urbaine » de Jacques Villeglé, on ressort évidemment lacéré (mais pas ulcéré), déchiré, excorié, après avoir été marouflé sur les toiles elles-mêmes.
(Photo : cliquer pour agrandir.)
Ses « affiches » sont comme des strates de la rue, de la politique, de l’art qui s’épanche ou se collait dans la ville. Il en a arraché des lambeaux, des pans coupés, il en a prélevé comme des échantillons, les titres sont des noms de rues parisiennes (voire à Buenos-Aires, un retour imprévu dans les années cinquante), il y a quand même La Baleine blanche (1958) ou autres inventions.
Mais ces ardoises scolaires, ces films expérimentaux, dessinés sur la pellicule, ces alphabets hiéroglyphiques… tout cela forme un tout, un monde global, celui de l’image et du son (admirable montage d’un reportage radiophonique sur une manifestation en Mai 68), ce qui attire, a capté notre regard.
(Photo : cliquer pour agrandir.)
Revendications politiques, « couleurs déchirées », fusion avec l’œuvre de Jean Dubuffet, l’ « affichiste » – ou plutôt le désaffichiste – Villeglé ne se refuse rien, il nous montre ce que nous n’avons peut-être pas observé ou seulement effleuré du regard, il place en même temps à distance et à rapprochement ce qui interprète le décor urbain et son envers, la comédie du pouvoir et l’emprise de l’art.
Au sortir de l’expo de Beaubourg, on aperçoit encore un peu partout des affiches, sous verre et signées Jean-Claude Decaux.
J’entends la note mélancolique à la fin. L’art étouffé par la pub, variation de l’art avalé par la pub.
J’aimeJ’aime
« Il y eut un temps, un long temps, où les hommes et les femmes ne laissaient sur la terre que des excréments, du gaz carbonique, un peu d’eau, quelques images et l’empreinte de leurs pieds. »
Les Ombres errantes – Pascal Quignard
J’aimeJ’aime
A République, les copains « chom’du » d’Hugo qui bosse, ne sont pas loin, allongés à même le sol, rêvant d’un « habitat », à défaut d’un Holiday in.
J’aimeJ’aime
En ville , les affiches sont partout , images d’une réalité virtuelle , si nombreuses qu’on oublie de regarder la réalité .
Qui est-il celui qui dort sous un carton ?
Qui est-il celui qui cherche dans nos poubelles un improbable repas ? Où va-t-il l’homme pressé du matin qui court vers des promesses impossibles ?
J’aimeJ’aime
– Jacques vuillemin : la réalité est bien là aussi, n’oublient de la voir que ceux qui ont des oeillères.
– nestor : oui « Habitat »… pour SDF coincés entre les poteaux à ras de terre défendant les vitrines.
– michèle pambrun : brrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !
– Désormière : vous parlez de Koons ?
J’aimeJ’aime
Laboratoire d’analyses médiatiques?
J’aimeJ’aime
beau cliché avec les reflets de la République et du feu rouge.
J’aimeJ’aime